La vie du golfeur moyen est remplie d’anecdotes amusantes avec des amis, de coups mémorables, de voyages et d’effondrements émotionnels. Heureusement, ceci n’est pas l’histoire d’un golfeur moyen, c’est celle de Gary Cowan. Bien sûr, sa vie regorge de souvenirs comme ceux qui précèdent, mais seule une poignée de personnes sur cette planète ont vécu la joie de remporter des championnats nationaux, voyageant aux quatre coins du monde pour représenter leur pays lors de compétitions internationales et jouer au golf avec des légendes comme Jack Nicklaus, Arnold Palmer, Sam Snead, Lee Trevino, en plus d’autres légendes canadiennes comme Al Balding, Stan Leonard, George Knudson et Marlene Streit. L’impressionnante feuille de route de Gary ne raconte qu’une partie de l’histoire.
Né de Richard et Helen Cowan le 28 octobre 1938 à Kitchener, en Ontario, Gary est le seul garçon d’une famille de trois enfants. Sa mère, Helen, s’occupe de la famille à la maison et son père, Richard, se joindra à la Force de police de Kitchener au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Les parents de Gary se séparent quand il est en cinquième année. Avec trois enfants à nourrir et un mari absent, Helen doit travailler à plein temps comme vendeuse chez Reitman’s, un magasin de vêtements pour dames. Gary se retrouve alors plus que jamais laissé à lui-même. Il devient de plus en plus indépendant et débrouillard, décrochant même un emploi à temps partiel chez Reitman’s où il fait le ménage après la fermeture.
Quelle que soit la saison, Gary passe la plupart de ses temps libres à l’extérieur, jouant au hockey et au baseball. Un marais, non loin du domicile familial, devient l’étang glacé sur lequel il apprend à patiner. L’été venu, Gary se tourne vers le baseball et il passe des heures à lancer la balle avec des amis. Il a aussi découvert le golf quelques années plus tôt et s’amuse à chercher des balles perdues pour jouer avec son fer 5 adoré, cadeau de son père. À 13 ans, Gary a de plus en plus de difficulté à équilibrer son temps de loisirs entre ses deux sports d’été favoris. Le moment est venu de choisir entre le baseball et le golf. Mais la décision est facile. Le golf est un sport qui se joue toute la vie, pas le baseball, et le golf l’emporte. C’est la dernière saison de baseball au sein de l’équipe du District Est pour Gary.
Gary termine deuxième au Championnat canadien amateur masculin en 1959, derrière le champion John Johnston, puis finit encore deuxième en 1960, défait cette fois par Keith Alexander. L’année suivante, le Championnat canadien amateur masculin se déroule à l’Edmonton Country Club, en Alberta. Pour se rendre en finale, Gary défait Nick Westlock en quart de finale et, en demi-finale, il gagne contre Jeff McGrath. Gary se retrouve alors face à Ted Homenuik pour disputer le titre de champion canadien amateur masculin. Depuis ses débuts, le championnat se joue en parties par trous et pour devenir champion canadien, Gary doit faire mieux que Ted en finale sur 36 trous. Au terme des rondes du matin, Ted mène par un trou. Après le dîner, pour les 18 derniers trous, la tension est palpable. Les deux golfeurs jouent les normales sur les cinq premiers trous et, au 24e trou, Gary réussit l’oiselet pour égaliser le match. Après un oiselet au 29e trou, Gary mène par un point, qu’il perd au 30e. Le combat aller-retour se poursuit, Gary remportant un trou pour aussitôt voir Ted en gagner un à son tour. Sur le dernier trou, le 36e, une normale 3 de 180 verges, Gary envoie sa balle à 10 pieds du trou, alors que celle de Ted s’arrête à 40 pieds. Ce dernier rate son coup roulé et Gary remporte le match par un trou. Les journaux décriront sa victoire comme étant un « véritable test d’endurance », après que les deux hommes aient joué plus de 180 trous de golf cette semaine-là. Enfin, à 22 ans, après avoir été second au final à deux reprises, Gary donne tort à ses critiques qui l’avaient surnommé « la demoiselle d’honneur du golf ». Un journaliste de l’endroit interviewera Gary après sa victoire au Championnat canadien amateur, lui demandant quel a été si pire adversaire, et le golfeur de répondre : « Le parcours… Pour gagner, il faut vaincre le parcours, pas l’homme. »
Bien longtemps avant que cela ne devienne « cette tradition à nulle autre pareille » et que Tiger Woods endosse son premier veston vert, Gary a eu la chance de visiter l’Augusta National Golf Club, d’abord comme invité de Moe Norman, puis comme joueur au tournoi majeur du Masters. De 1962 à 1973, Gary a concouru huit fois au Tournoi des Maîtres, y méritant l’honneur du meilleur amateur en 1964. Au total, il aura joué le célèbre parcours plus de 200 fois. Son premier voyage au Masters, Gary le fait en 1962, après sa victoire au Championnat canadien amateur (1961). Le lundi du tournoi, les membres de l’Augusta National organisent un souper pour tous les joueurs étrangers, et c’est là que Gary rencontre pour la première fois Bobby Jones et Clifford Roberts, les fondateurs de l’Augusta National Golf Club et du Masters Tournament. Bien que cette fois-là, Gary ne survivra pas au couperet du week-end, il joue sa première ronde en compagnie de Henry Picard (champion du Masters en 1938) et Johnny Revolta, et sa deuxième avec Horton Smith (champion du Masters en 1934 et 1936) et Vic Ghezzi.
En février 1957, Gary reçoit un appel d’un de ses amis du Rockway Golf Course, Thel Scheifele, qui l’invite à l’accompagner en Floride. Thel doit conduire Moe Norman dans le Sud, à Augusta, pour le Tournoi des Maîtres. Gary travaille encore à plein temps pour la Dominion Life, et la décision de se joindre au groupe n’est pas facile. Ce serait un voyage d’environ cinq semaines et Gary devrait laisser son emploi. Pour le convaincre de les accompagner, Thel affirme qu’ils vont jouer au golf tous les jours. Gary mettra une semaine à se décider. Et c’est le golf qui l’emporte, encore une fois : Gary remet sa démission à la Dominion Life et se prépare à une escapade inoubliable sur les routes d’Amérique. À son retour à Kitchener, Gary maintenant sans emploi demande à M. Tucker s’il peut travailler pour lui au Rockway. Ce dernier est d’accord, mais Gary doit d’abord en parler avec M. Franklin, le secrétaire-gérant, qui doit obtenir l’assentiment de la Municipalité de Kitchener, propriétaire du terrain de golf. M. Franklin et la municipalité approuvent l’embauche de Gary et en mai, celui-ci commence à travailler à la boutique de golf.
Le 12 septembre 1990, à 52 ans et après presque 32 ans de compétition golfique autour du monde à titre d’amateur, Gary décide de devenir golfeur professionnel et de tenter sa chance sur le Circuit des Champions de la PGA. À l’insu de tous, il remplit la paperasse nécessaire et soumet sa demande d’inscription à la première étape de qualification du Circuit de la PGA sénior. Au début d’octobre, Gary fait sa valise, saute dans sa voiture et prend la route de Pensacola, en Floride, pour s’entraîner en vue de l’épreuve de qualification régionale qui aura lieu au Texas un mois plus tard. Après une ronde d’ouverture de 80, Gary joue 73-77 et 73 pour un cumulatif de 303, un score qui le classe 22e au terme de l’épreuve, juste assez pour lui permettre de progresser vers l’étape finale de qualification pour le circuit, le mois suivant, en Californie. À la fin novembre, Gary s’envole pour la côte Ouest et se joint aux 101 golfeurs qui se disputeront cette épreuve exigeante sur 72 trous. Seuls les huit meilleurs obtiendront leur carte du PGA TOUR pour la saison 1991. En première ronde, Gary joue sous la normale avec un score de 69, à deux coups seulement du meneur. En deuxième ronde, il trébuche un peu et inscrit 73, trois au-dessus de la normale, se retrouvant au sein d’une égalité à neuf en 14e place. En ronde finale, ses longs coups de départ sur les 17e et 18e trous placent Gary en excellente position pour atteindre le vert et réussir l’oiselet sur ses deux derniers trous. Son score cumulatif pour quatre rondes est de 282 et il se classe 6e ex aequo. Gary est maintenant membre du Circuit de la PGA sénior et il reçoit son premier chèque de golfeur professionnel, 1 375 $US. Du jour au lendemain, Gary devient officiellement un pro de golf. Mais sa première année sur le Circuit de la PGA sénior est décevante. Il termine 60e au palmarès des gains financiers, avec 71 199 $ en 28 évènements. Ça peut sembler beaucoup d’argent, mais ça ne fait que 2 500 $ par tournoi et avec cette somme, Gary doit payer ses coûts de voyage, d’hébergement et d’inscription à chaque tournoi, sans parler des dépenses courantes. Seul élément positif de son année de recrue, Gary conclut la deuxième moitié de sa saison en gagnant plus d’argent et en affichant de meilleurs scores. Malheureusement, il doit se requalifier pour participer à la saison 1992.
Gary n’arrive pas à terminer dans le top 8 pour obtenir sa carte de membre de plein droit, ce qui signifie qu’il joue dans moins de tournois en 1992 (15 en tout). Ces deux saisons constituent l’entièreté de la carrière de Gary sur le Circuit de la PGA sénior. Il continuera à jouer professionnellement au golf sur le Circuit des Séries sénior, y remportant trois victoires, jusqu’à son AVC en 1997.
En août 1954, M. Tucker invite Gary à participer avec lui à la journée spéciale Pro-Junior de l’Omnium Labatt du Circuit de la PGA, au Scarborough Golf & Country Club. Gary et M. Tucker jouent alors neuf trous en compagnie d’un pro du circuit appelé Milon Marushi. Le moment fort de la journée, pour le jeune Gary, ne sera pas la ronde de golf qu’il aura jouée avec son mentor, mais plutôt le privilège d’assister à une démonstration d’adresse de la légendaire « Babe » Zacharias.
La Texane, qui a décroché le titre de l’Omnium féminin des États-Unis en 1948 et 1950, après avoir remporté 17 tournois consécutifs de juillet 1946 à août 1947, est une des grandes stars du golf. Elle frappe parfaitement la balle avec tous ses bâtons. Gary n’oubliera jamais son ravissement en regardant Babe s’exécuter à Scarborough en ce lundi mémorable. Inspiré par Zacharias, Gary se met à s’entraîner plus que jamais.
À l’approche des examens de fin d’année, en 1954, la tête et le cœur de Gary sont déjà à mi-chemin du parcours de golf. Mais il doit passer un minimum de temps dans la salle d’examen et il dispose d’un temps limité pour répondre aux questions. Gary ne se préoccupe pas de ce maximum, car dès que la durée minimum arrive, il décolle et se précipite au terrain de golf, qu’il ait terminé ou non son examen. Tous les jours, durant la période d’examens, Gary fait la même chose. Au milieu de sa 10e année, Gary est convoqué un matin par le directeur de l’école, le père Hauser. Dès que Gary arrive dans son bureau, le père Hauser le regarde droit dans les yeux et dit : « Cowan, tu n’es pas à ta place, ici. La seule chose qui occupe ton esprit est le golf! Il est évident que tu perds ton temps à l’École Saint-Jérôme. Tu devrais aller à une école où tu apprendrais un métier. » Et c’est ainsi que prend fin la carrière de Gary au secondaire. Gary sait que le père Hauser a raison, et il décide de s’inscrire en gestion générale au Collège commercial Lougheed. Sa mère l’aide en persuadant le propriétaire du collège, M. Lougheed, de l’inscrire sans frais de scolarité si Gary fait le ménage, balaie les corridors et garde les toilettes propres. La calligraphie est un des sujets qu’étudie Gary et il se souvient encore d’un conseil de son professeur : « Ton nom t’appartient jusqu’à la fin de tes jours. Les gens vont te juger, de même que tes capacités, par le soin que tu mets à l’écrire. » Au printemps 1955, Gary obtient son diplôme du Collège Lougheed et décroche son premier emploi à temps plein à la compagnie d’assurances Dominion Life, comme commis au département des primes.
Au Rockaway Golf Course, M. Tucker offre du travail à Gary. En plus de ramasser les balles des membres qui prennent des leçons de golf, le garçon ratisse les fosses de sable et arrache les mauvaises herbes des verts et des tertres. Comme Gary est trop jeune pour être officiellement embauché, M. Tucker lui accorde des privilèges de jeu en échange de son travail.
Souvent, aussi, M. Tucker donne des conseils à Gary – non seulement sur les fondements de l’élan de golf, mais aussi sur les valeurs fondamentales à posséder. Les plus importantes : jouer au golf selon les règles et respecter les biens d’autrui. Ce sont deux leçons que Gary portera en lui pour le restant de sa vie. Elles lui apprendront la responsabilité et la valeur de l’argent.
Comme pour bien des enfants de son époque, l’un des premiers boulots de Gary est la livraison de journaux porte-à-porte. À 7 ans, il distribue le Toronto Star dans tout le District Est. L’abonnement hebdomadaire est de 18 cents, et c’est ainsi que Gary apprend d’abord à compter par tranches de 18. Il amorce sa tournée à l’intersection de King et Ottawa, mais comme quelques maisons seulement sont abonnées, le parcours s’étire sur plusieurs milles. Un jour, assis au bord du trottoir pour faire une pause, il ouvre le journal à la section des sports. Durant la saison de hockey, il consulte le tableau des résultats pour voir combien de buts a comptés son idole (Maurice Rocket Richard) la veille et s’assurer que les Canadiens de Montréal ont gagné.
Mais en cette journée d’été, la saison de la LNH est terminée et la manchette qui attire l’attention de Gary mentionne le golfeur Gerry Kesselring de Kitchener. Le membre du Rockway vient de remporter le Championnat canadien junior de golf pour une deuxième année de suite. Cela touche une corde sensible chez Gary. Il sait qu’il veut faire quelque chose du genre, un de ces jours, mais exactement ce que c’est, il ne le saura pas avant quelques années. Inspiré par Kesselring, Gary sait qu’il veut être excellent à quelque chose et voir son nom en vedette dans le journal local.
Enfant, Gary est un passionné de baseball et de hockey. Ni sa famille ni aucun de ses amis n’est membre d’un club de golf. Un beau jour, cependant, un copain de Gary lui demande s’il a envie d’aller chercher des balles de golf au Rockway Golf Course. Les deux garçons se dispersent dans l’herbe longue et après quelques minutes, Gary est le premier à en trouver une. Il ramasse la petite sphère blanche près du 8e trou et lit ce qui est écrit sur la surface alvéolée : Spalding British Honor. Gary appelle son ami et lui demande si c’est bien une balle de golf. La possibilité de faire un peu d’argent en revendant aux golfeurs les balles trouvées déclenche l’intérêt de Gary pour ce sport. Malheureusement, les transactions de Gary attirent l’attention des adultes lorsque quelqu’un signale à la boutique de golf du Rockway qu’un enfant vend des balles de golf aux membres. Gary est convoqué par Lloyd Tucker, professionnel en chef et gérant du club.
Après l’avoir sévèrement sermonné, M. Tucker dit à Gary qu’à partir de ce jour, il pouvait lui vendre toutes les balles qu’il trouverait et que lui-même, M. Tucker, se chargerait de les revendre aux membres. Gary gagne 5 ou 10 sous par balle trouvée – ou même 15 sous si elle est vraiment de qualité et en bon état. Avec ses gains, Gary se paie des dîners au club, ordinairement un hamburger, une boisson gazeuse et une crème glacée. Peu après l’épisode avec M. Tucker, Gary demande à son père de lui acheter un bâton de golf. Père et fils se rendent donc au magasin d’articles de sport Riordan’s Sporting Goods sur la rue Queen, au centre-ville, et M. Cowan achète un fer 5 à tige de hickory. C’est le premier bâton de golf de Gary et celui-ci ne le quitte presque jamais. Gary s’en sert pour chercher des balles et pour claquer ses premiers coups dans les terrains vagues et chemins de terre du voisinage. Il frappe ainsi des balles trouvées pendant des heures, les retrouve et les frappe encore.
Au Tournoi des Maîtres 1967, Jerry Barber vient voir Gary et lui demande s’il a organisé sa ronde d’entraînement du mardi, puis il l’invite à jouer avec lui. Après un bon échauffement, Jerry et Gary se rendent au premier tertre et là, nul autre que Ben Hogan les accueille! Jerry les présente l’un à l’autre puis, pendant la ronde, en marchant le long des allées d’Augusta en compagnie de Ben, Gary mentionne que c’est en voyant le film racontant sa vie de champion, Follow the Sun (À l’assaut de la gloire), en 1951, qu’il a trouvé la motivation et l’inspiration de se consacrer au golf et de prendre le sport au sérieux. Et Hogan de répondre : « Je suis heureux d’entendre ça… ça me fait du bien. » Quel bonheur, pour Gary, de se retrouver aux premières loges pour regarder Ben jouer et du même coup, apprendre quelques nouveaux trucs.
Ce n’est que 25 ans plus tard que Gary apprendra comment il s’est retrouvé à jouer au golf avec Ben Hogan. En 1991, première année de Gary sur le Circuit sénior de la PGA, il joue plusieurs rondes avec Jerry Barber. Et chaque fois qu’il joue avec lui, Gary remercie Jerry de l’invitation qu’il lui a faite, en ce mardi du Masters 1967, de jouer avec Hogan. En guise de réponse, Jerry ne fait que hausser des épaules et dire : « Pas de problème. » Un jour, il finit par dévoiler le secret qu’il a caché à Gary pendant toutes ces années au sujet de cette ronde d’entraînement. Jerry sourit, se tourne vers Gary et dit : « Je dois t’avouer, Gary, que c’est Ben lui-même qui a demandé de jouer avec toi ce jour-là. Il voulait voir comment golfait ce Canadien dont il avait tellement entendu parler. » Gary est complètement surpris et profondément touché d’entendre que son idole de jeunesse a demandé de jouer une ronde de golf avec lui.
Lors d’une ronde d’entraînement à l’Augusta National en 1972, Gary joue en compagnie de Ben Crenshaw, Marty West et Vinny Giles. Plus tôt, Vinny a joué un trou d’un coup sur le 6e trou et le quatuor se trouve maintenant à l’approche du 16e. Le 16e trou d’Augusta est une normale 3 bien protégée par un étang. Après leur coup de départ, les golfeurs s’apprêtent à poursuivre leur chemin lorsque Gary se tourne vers Ben et lui demande : « As-tu déjà essayé ce coup-là? » Gary prend une balle de son sac, s’avance au bord de l’étang, face au vert de l’autre côté, et se sert d’un fer 3 pour frapper la balle qui traverse l’obstacle en bondissant sur la surface de l’eau et s’arrête au bord du vert. Les spectateurs sont en délire et Ben n’en croit pas ses yeux. Il demande à Gary de refaire le coup s’il en est capable. Gary prend une autre balle, frappe avec son fer 3 et la balle rebondit à travers l’étang une deuxième fois. Après une troisième démonstration de Gary, Ben se dit qu’il doit essayer ça. Sa première balle fait deux bonds à la surface et coule au fond. Il prend une autre balle, elle rebondit deux fois et disparaît sous la surface, encore une fois. Gary s’approche de Ben et lui dit : « Ben, tu dois frapper au bas de la balle, très fort. » Ben réussit à faire rebondir sa balle de l’autre côté de l’étang, mais pas sur le vert. Depuis ce moment mémorable avec Gary Cowan et Ben Crenshaw, c’est devenu un rituel pour les golfeurs, à l’approche du 16e trou de l’Augusta National, d’essayer de faire rebondir une balle sur l’étang pour la faire traverser. C’est une tradition des rondes d’entraînement que Gary a instaurée et que les clients et spectateurs adorent toujours observer.